Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 17:08

La valeur partenariale, ou "partagée" (shared value), représente la valeur créée par une organisation en association directe ou indirecte avec la société civile. Cette valeur n'est donc pas seulement indexée sur la valeur ajoutée du travail fourni par l'organisation (entreprise, association...), mais également sur les bénéfices reçus de la société en matière d'éducation par exemple, ou de multiples attentes sociales.

Cette notion tend à remplacer la "valeur pour l'actionnaire" qui pousse les entreprises sur une courbe de profits avec un taux de croissance déraisonnable sur le long terme. Les attentes des actionnaires financiers sur un marché global promettant des taux de rentabilité à deux chiffres ont conduit les dirigeants des entreprises à considérer uniquement la valeur créée pour l'actionnaire, oubliant l'ensemble des parties prenantes dont dépend l'entreprise et ses résultats : les employés, la chaîne d'approvisionnement, et la société et ses consommateurs finaux.

La valeur partenariale peut être comprise comme la traduction d'une richesse céée par une organisation et partagée par l'ensemble de ses parties prenantes pour pérenniser son activité et cultiver cette richesse.

Partager cet article
Repost0

commentaires

A
Correction de la derniere phrase du precedent commentaire "on mesure ainsi la difficulté que représente le passage à la valeur partenariale"
Répondre
A
Comment faire de la "valeur partenariale" la valeur de référence ?<br /> <br /> La "valeur actionnariale" comme vous l'appelez, a un veritable sens économique. Elle représente la valeur de l'entreprise. Elle est ce pourquoi l'actionnaire investie.<br /> Pour être plus concret, quand un investisseur s'engage dans une entreprise, il le fait pour gagner de l'argent. la valeur acitonnariale ( définie soit comme la valeur de l'entreprise soit comme le<br /> taux de rendement du capital investie) a alors un intéret primordial pour l'actionnaire, elle lui permet de savoir combien va lui rapporter son investissement. c'est à dire combien il va gagner.<br /> C'est pour cela que la valeur actionnariale a autant d'importance.<br /> <br /> En revanche, aucune raison économique ne justifie que l'actionnaire prenne pour référence la valeur partenariale. Il n'y a aucun intéret direct. D'ailleurs, si l'actionnaire en venait à<br /> effectivement adopter cette valeur partenariale comme référence, cela constituerait une veritable révolution. En effet, cela signifierait que le but de l'actionnaire n'est plus de rechercher le<br /> profit. 0r ce mécanisme de quête du profit est la base du système économique capitaliste. On mesure ainsi l'ampleur de la difficulté due représente le passage à la valeur actionnariale.
Répondre
M
c'est exactement la démarche de l'économie sociale et solidaire. l'entreprise n'a plus pour unique but de faire du profit. Même si elle doit gagner de l'argent pour être rentable et viable, elle<br /> cherche d'abord à avoir un impact positif sur la société. Soit par le produit ou le service qu'elle rend (la production d'un bien à l'empreinte carbonne la moins importante possible par exemple. ou<br /> par un service banquaire déstiné aux plus démunis comme le microcrédit )<br /> Soit par son fonctionnement ( faciliter la réinsertion de chomeurs, développer la formation de ses salariés pour leurs permettre d'évoluer dans leurs compétences et dans la hiérarchie, privilégier<br /> le travail avec les producteurs locaux...).<br /> Finalement, c'est chercher faire de l'économie au sens large et de l'entreprise en particulier un moyen pour améliorer la société dans laquelle nous vivons.<br /> <br /> la notion de "valeur partenariale" a alors pour bienfait de valoriser cet aspect de l'entreprise. Elle peut servir d'indicateur pour mettre en avant les organisations respectueuses de l'être<br /> humain, respectueuses de l'environnement.<br /> <br /> le problème est alors de savoir comment évaluer cette "valeur partenariale" ( par définition une valeur doit être évaluable n'est ce pas ?)<br /> cette question rappelle celle du remplacement du PIB par un autre élément de mesure. Autant il est aisé de compter des échanges d'argent, autant il est beaucoup plus difficile de noter l'effort<br /> fait par une entreprise pour renforcer le lien social en son sein...<br /> <br /> je ne dis pas que c'est mission impossible. Au contraire, il faut oeuvrer pour que le bien être commun devienne un objet d'attention. Et à notre époque où tout est évalué, mesuré, noté, la valeur<br /> partenariale peut y contribuer.
Répondre
F
<br /> <br /> Effectivement les exemples actuels les plus aboutis sont à chercher du côté de l'économie sociale et solidaire et finalement on peut voir la valeur partenariale comme l'indicaeur de transition<br /> d'une économie conventionnelle de création de valeur pour l'actionnaire, vers une économie solidaire de création de "valeur sociale".<br /> <br /> <br /> De mon point de vue, l'économie sociale existe déjà et recouvre toute forme d'organisation (association, ONG, services publics) qui assurent des missions sociales comme celles que vous citez :<br /> développement, réinsertion, éducation... D'initiative privée, elle peut même prendre la forme d'"entreprise sociale".<br /> <br /> <br /> Je trouve que la notion de valeur partenariale permet de figurer la transition d'une entreprise existante vers un modèle plus solidaire en abandonnant la valeur actionariale. On voit par exemple<br /> apparaître des politiques de rémunération de cadres dirigeants de grandes entreprises indexées sur les performances sociétales de leur entreprise. Ceci peut être pertinent lorsque l'activité même<br /> de l'entreprise est compatible avec un objectif global développement social.<br /> <br /> <br /> Et dès que l'on parle d'indexation des revenus, la question de la mesure devient (hélas) essentielle ! s'il s'agit d'évaluer la performance sociale de l'entreprise, mieux vaut alors ne pas se<br /> tromper d'indicateurs. Les démarches de Responsabilité Sociétales des Entreprises (RSE) commencent à peine à voir le jour mais tendent à se fiabiliser, et les observateurs extérieurs (ONG<br /> principalement) aiguisent leur oeil critique sur la pertinence des indicateurs retenus. L'on voit apparaître des contre-campagnes publicitaires et des classements des plus grans bluffeurs du<br /> développement durable, ce qui maintient la pression sur le sujet.<br /> <br /> <br /> Enfin, alors que ces outils de mesure se développent petit à petit au niveau des entreprises, ils ne sont pas encore utilisés à une échelle plus macroscopique et politique, où le PIB règne comme<br /> indicateur suprême. A cette échelle la question de la mesure de la valeur sociale est aussi complexe que l'objet étudié et mérite un autre débat !<br /> <br /> <br /> Je vous recommande pour cette question le recueil d'idées : Economie du développement soutenable, sous la direction d'Eloi Laurent, OFCE (voir le lien dans la page A lire, à voir... de ce blog)<br /> <br /> <br /> <br />